Un jour pas comme les autres.
Noël n’est pas un jour comme les autres. Il se distingue parmi les 365 jours de l’année. Il est à part, un peu bizarre même. En ce jour (qui oh paradoxe commence la veille en faisant un réveillon), on se fait des vœux, on se souhaite plein de bonnes choses, on parle de joie, d’amour, de paix…
Dit comme cela, nous pourrions croire, que l’on parle du Nouvel An. Noël serait donc devenu une préparation au Nouvel An, une sorte de répétition générale avant le jour du changement de calendrier ?
Pourtant non, chacun le sait, Noël n’est pas le Nouvel An, c’est autre chose. Un autre jour, un jour particulier !
Alors pour comprendre ce que c’est que Noël, ce jour si spécial, j’ai cette année regardé les vieilles cartes de Noël… Oh ! c’est démodé maintenant que de s’envoyer des cartes par la poste. On n’en envoie plus beaucoup. Deux ou trois nous arrivent par internet, mais cela n’a plus rien à voir, avec les belles images et les bons mots associés reçus il n’y a pourtant pas si longtemps encore. En regardant ces cartes, j’ai justement jeté un œil sur les petits mots préimprimés, pour voir ce que l’on se souhaitait à Noël, pour en découvrir un peu le sens, pour découvrir la particularité de cette journée. À la première place du hit-parade des vœux, est certainement la joie : « Joyeux Noël » proclame bien la moitié, si pas plus, des cartes de vœux.
La joie ? Est-ce pour de la rigolade que nous nous la souhaitons ? Pour faire mieux encore la fête ? Ou se souvient-on d’une autre joie, plus profonde, celle-là, qui fonde le bonheur ? Mais sait-on la découvrir cette joie-là ?
On parle de bonheurs ? Mais qu’est-il ? Comment le vit-on aujourd’hui, en notre siècle ? Ne correspond-il pas souvent à l’accumulation d’un maximum de richesse ? Une chanson que l’on entend encore parfois à la radio dit ceci : « Aïe, on nous fait croire Que le bonheur c’est d’avoir De l’avoir plein nos armoires » (Alain Souchon).
Vraiment, pouvons-nous trouver le bonheur, ce pour quoi l’homme est fait, dans une accumulation d’objet en tout genre ?
Alors surgit en moi cette question : n’avons-nous pas une soif d’un autre idéal ? Celui par exemple de bâtir un monde plus juste, un monde dans lequel la beauté et l’attention à l’autre, à sa place ?
Ensuite, sur nos vieilles cartes, vient le thème de l’amour dans des formules comme : « que l’amour remplisse vos cœurs » ou « Joyeux Noël plein d’amour » ou d’autres formules qui associent amour et Noël. Il faut dire que ce faisant on ne prend pas de risque. L’amour est probablement le thème le plus passe-partout qui soit. Et puis un peu d’amour n’a jamais fait de mal à personne.
Sur ces vieilles cartes qui nous disent Noël, il est fréquent aussi d’y lire une allusion à la lumière. Rien d’étonnant à cela, d’ailleurs quand on connaît les origines de cette fête… qui se perdent dans une reprise chrétienne d’anciennes coutumes romaines fêtant les saturnales ou « sol invictus ». Ces fêtes saluaient la victoire de la lumière sur les ténèbres, le retour des jours qui s’allongent, la fin de la nuit… la fin des ténèbres pour notre terre.
Mais il y a aussi des thèmes plus insolites, auxquels on ne s’y attendrait pas vraiment comme le côté magique : ainsi j’ai lu sur une carte ce vœu un peu étrange : « Magie de Noël pour l’accomplissement des vœux » ! Peut-être, n’est pas si étonnant, après tout, quand on pense à la tonalité de bien des contes de Noël qui finissent toujours bien, par un petit coup de baguette magique ou plutôt l’intervention d’un père Noël quelque peu magicien.
Mais bien d’autres choses sont encore associées comme la chaleur, le bonheur, les cadeaux bien évidement, et bien d’autres, mais plus rares sur nos vieilles cartes.
Et puis en parcourant ces vieilles cartes, il y a un thème que je n’ai pas vu ! Pourtant, me semble-t-il, il y est fortement associé, je pense d’emblée à lui quand je dis Noël : celui de la paix !
Je dirais que c’est un mot qui y est accroché. Ne dit-on pas que certaines guerres font une trêve en ce jour spécial. Que parfois, même dans les guerres les plus dures ou les plus stupides, ce jour-là on s’arrête. Qui n’a pas en tête ces récits anciens d’ennemi, qui en plein cœur de jour de combats acharnés pour quelques mètres de terrain, font une trêve le jour de Noël, pour chanter quelques cantiques ou jouer ensemble un peu de musique ?
Alors face à ces trêves je me demande : la magie de Noël ne serait-elle pas celle-là : celle que des hommes se souviennent qu’ils sont des êtres humains parmi d’autres êtres humains qui comme eux cheminent sur terre. Qui comme eux sont des frères et des sœurs ?
Eh oui, que ne se souhaite-t-on pas à Noël, en ce jour si particulier ? Bien de bonnes choses, et cela fait que Noël n’est décidément pas un jour pas comme les autres !
Je me dis que c’est bien ainsi ! En ce jour, je me permets, un peu, un tout petit peu peut-être, de réfléchir, à côté de la fête, à mon idéal… idéal rendu absolu parce que cette réflexion est possible grâce à une parole divine qui a rencontré l’humanité.
Oui, nous sommes humains, alors souhaitons-nous un Noël joyeux, plein d’amour, de lumière, de paix… et tant d’autres bonnes choses pour que nous soyons encore plus humains.
TM